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blog du sculpteur Stéphane Gantelet

fichier/papier/film

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Publié le 2 Avril 2009 par Stéphane Gantelet

J’ai vu hier l’exposition itinérante consacré à Louis Braille et sa géniale invention. J’y ai retrouvé quelqu’un que j’apprécie tout particulièrement et non-voyant en charge de l’expo sur Montpellier. J’ai déjà parlé et montré dans un post précédent les trophées en cire que je prépare pour le comite en charge de la commémoration du bicentenaire de Louis Braille. J’en ai profité pour approfondir l’expérience du touché dont j’ai mesuré les implications au cour de cette réalisation. Lorsque je parle de la sculpture et de la mienne en particulier sur des salons où lors de vernissages, j’en reviens toujours à parler du clair/obscur. Même si le toucher compte pour sentir un volume, j’ai tendance à tout ramener à une histoire de lumière donc à l’œil. Lors de la réalisation du projet j’ai du aller plus loin puisqu’il s’agissait de conduire le doigt sur la surface de la sculpture et lui faire éprouver en même temps un volume. J’ai donc fait une sorte de doigt composé d’arrêtes connectées entre elles qui délimitent des volumes triangulaires. Petit à petit ces volumes remontent le long des arêtes pour les dépasser. Puis le doigt s’ouvre en quatre parties pour découvrir en son sein une cinquième élément circulaire sur lequel est gravé en relief l’alphabet Braille. C’est une sorte de matrice enfui au cœur du doigt. Le code pour lire les mots, les notes et les symboles. Je me suis donc mis à toucher les points des caractères Braille pour vérifier ma gravure. Je ne sais pas si cela est lié au fait que je touchais une lettre précise, que je connais bien, mais à un moment, ce fût très net, j’ai vraiment eu la sensation de voir avec mes doigts. Comment dire ? Je n’avais plus seulement la sensation de sentir quelque chose avec mon doigt mais bien de voir quelque chose de défini, de précis. Le toucher, comme manière de sentir, est devenu une manière de connaître où le seul toucher suffit. Pas envie d’ouvrir les yeux, pas besoin. C’est un peu comme si le fait de pouvoir lire sur le bout des doigts m’ouvrait les yeux.

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