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blog du sculpteur Stéphane Gantelet

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168 - regard inquiet --------------------------------------------------

Publié le 26 Avril 2015 par Stéphane Gantelet dans art, 3d, numérique, artiste, jeux vidéo

Le disque grossit. On dirait qu'il est en expansion. De face je dirais que c'est un cube. C'est un cube que je vois. Enfin je dis que c'est un cube car je sais que c'est un volume sinon ce serait plutôt un carré. Mais pas de profil. J'arrive pas à le voir tel quel, à l'embrasser dans son ensemble. Comme c'est, comme cela "est". Pourtant je vois bien, je vois une chose ou l'autre mais pas les deux ensemble. Le disque veut pas se superposer au cube. Je me sent comme un gosse avec des formes simples a faire entrer dans des trous. Dans ma tête le cube avec le disque, il y sont, je les vois. Je peux même vous dire que le rayon du disque est égal à la moitié d'un des côté du cube et qu'en conséquence les angles du cube touchent le cercle du disque en 4 points. Et c'est tout le problème. Car en pensée tout arrive simplifié et rangé : le carré se retrouve forcément au centre du cercle. Et puis, vous avez vu, le disque est devenu un cercle. Un trait. Un simple trait. Mais en vrai j'y arrive pas a le voir tel qu'il est. Je me dit qu'il faut de l'entrainement alors j'entraîne mon regard. Je change de point de vue, je tente le trois quart, l'entre deux, je vais de face a côté. Et puis je reviens au début. Je me dit qu'il faut revenir au début puisque rien ne

marche. Et au début il y avait ça dans mes yeux. C'était bien clair : le disque grossi. Il est en expansion. Il est donc en mouvement. Et alors ce constat : je ne peux pas me représenter une forme en mouvement au delà du regard dans le mouvement. A différent temps du mouvement, différentes vues. L'espace temps est indissociable alors. La physique s'est penchée sur ce problème de longue date. Y aurais donc pas à s'inquiéter. Mais je regarde quand même. Un regard qui ne résoud rien car il est pris par le temps est forcément un regard inquiet. Et il ne peut pas s'y résoudre. Je ne peux pas me résoudre a ne pas voir ce que je vois. En ce sens mon regard n'est pas moderne. Mais c'est cette inquiétude que j'aime au fond dans le travail de création. Et en ce sens mon point de vue est déjà plus contemporain. Les lignes de fuites offrent un point de vue pensé du regard. Mais J'arrive plus à les voir telles qu'elles sont. Les lignes de fuite m'apparaissent courbes lorsque je les parcours à présent. Mon cerveau semble enfin s'adapter et pour un peu je serais enfin détendu.

SnapShot de l'espace de travail du jeu vidéo "le Journal du Brise-lames" de Juliette Mézenc et Stéphane Gantelet

SnapShot de l'espace de travail du jeu vidéo "le Journal du Brise-lames" de Juliette Mézenc et Stéphane Gantelet

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167 - On peut à présent remettre le flag start sur vrai -

Publié le 2 Avril 2015 par Stéphane Gantelet

On préparait ça en secret.Cequisecret.net nous l'avait proposé. Alors avec Françoise Valéry on s'y est mis. Au début on flippait un peu. Le projet de la revue Cequisecret est de créer plusieurs binômes écrivain/plasticien et de leur attribuer chacun un chapitre du livre de Gilles Deleuze et Félix Guattari “Mille plateaux”. Pour qu'ils en fassent quelque chose. Mais quoi ? C'est pas rien ce texte. C'est pas de la philo de comptoir. Et comme toujours dans ce genre d'aventure, l'angoisse c'est avant, le plaisir pendant et le travail après. Il a suffit de prendre le temps de lire. Comme toujours le ressort était dans le texte. Il a suffit de poser le doigt dessus et ça a fusé. Françoise m’a parlé de cette planche encyclopédique ancienne représentant les différentes formes des œufs dans la nature. Elle a aussi eu l'idée de cet extrait de guide de conversation où des mots français sont écrits en phonétique pour anglophone, qui fait que sur les enregistrements elle prononce le français avec un étrange accent.Tout était là fragile et évident posé entre les œufs et le texte. J'ai fait comme Françoise, j'ai ouvert le champ, ratissé large et avec plaisir. J'ai pas été chercher loin en même temps. Précisément, j'ai été chercher dans le creux de ma main. Sur mon portable. J'en ai extrait cette photo-sphère que j'avais réalisé cette été au musée Massimo de Rome. On venait de mettre la main sur un univers. On allait le peupler d’œufs et de sons. On allait pouvoir saturer un espace étonnant d’œuf et de sons. On a alors décidé que ce peuplement se ferait en plusieurs phases. On a appelé ça des vagues en référence au texte de “Mille plateaux”. Et comme cequisecret est une revue numérique on allait pouvoir articuler nos ingrédients en utilisant les ressources de calcul de vos machines. Car on voulait que ce soient vos machines qui fassent le boulot. En fait on voulait que ce soit vous qui mettiez en branle quelque chose. Ainsi en cliquant vous déclenchez une activités frénétique de calcul dont l’écran est le miroir. On voulait que votre processeur soit strié par des vagues de calculs. Et ce faisant vous faites une chose que tous les jeunes de moins de 30 ans connaissent depuis leur plus jeune âge mais que, peut-être, pas vous car vous êtes nés dans les années 60-70 ou avant. Une chose simple : vous jouez à un jeu vidéo. Le titre du jeu ? "On peut à présent mettre le flag start sur vrai". Allez fouillez dans le code (il est livré avec le jeu) et vous comprendrez.

167 - On peut à présent remettre le flag start sur vrai -
Capture d'écran "On peut à présent remettre le flag start sur vrai"
Capture d'écran "On peut à présent remettre le flag start sur vrai"

Capture d'écran "On peut à présent remettre le flag start sur vrai"

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