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blog du sculpteur Stéphane Gantelet

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29--------------------------Jardin----et-----sculpture------------------------

Publié le 2 Juillet 2009 par Stéphane Gantelet

L'Angleterre est un grand pays pour la sculpture. Je m'en suis tout de suite rendu compte lors de mon séjour à Leicester dans les années Thatcher. J'ai démarré la sculpture à la fac de cette ville et, durant l’année que j’ai passée là-bas, j'ai fait de la sculpture dans des conditions exceptionnelles. En effet, la formation consistait, tout comme en France, à développer chez les élèves des connaissances théoriques pour  les amene à la création d'un univers avec des propositions propres, mais sans négliger l'aspect pratique. Concrètement, nous avions un espace immense pour travailler totalement équipé pour tout type de technique avec notamment un four pour le verre en fonctionnement continu ainsi que les fours nécessaire au coulage du bronze, de l'alu etc... Pour lier la formation théorique à la formation pratique, le cœur de l'atelier était composé d'une grande pièce où se trouvaient tous les produits et petits outillages sur lesquels régnait Trevor, un technicien hors pair formé à toutes les techniques. Si nous voulions faire un moule élastomère, il suffisait d'aller voir Trevor qui rappliquait avec tout le matériel. Il en profitait pour nous expliquer comment et pourquoi utiliser  tel produit.

Cette formation, qui à été victime depuis de sérieuses coupes budgétaire, à influencé à mes yeux la sculpture Britannique de manière évidente. Il existe dans ce pays un marché (quel horrible mot) très vivace de la sculpture et des artistes qui, au delà de la « révolution » contemporaine des artistes installateurs, et conceptuels, on repensé la relation aux matériaux avec lequel ils s’expriment. Ainsi que ce soit pour l’acier avec Gormly et Caro, le bois avec David Nash, et même dame nature avec Andy Goldsworthy, les sculpteurs Anglais même si ils ne sont pas les seuls (je pense notamment à l’Italien Penone avec les arbres) ont réinventé un lien avec la matière en s’interrogeant sur sa nature profonde. Et j’ai le sentiment que leur formation n’y est pas pour rien.

Il en va de même pour la diffusion où les 25 dernières années on vu l’éclosion de jardins incroyables, privés pour la plupart, qui financent, présentent et vendent jusqu’à 20 sculptures monumentales par an. Lors de mon dernier voyage dans le sud de l’Angleterre j’ai ainsi visité le jardin d’Hannah Peschar lové dans un petit vallon et qui présente une centaine de pièces mises  en scène par un savant travail de paysage. Sur le site il faut cliquer sur « vidéo tour » pour  se faire une idée. Il existe aussi à moins de 50 km le Goodwood sculpture Park lancé avec le concourt D’Ann Elliott, curateur pour la sculpture. J’ai également rencontré le sculpteur Bridget McCrum qui durant 40 ans n’a eu de cesse de transformer son jardin dans le but de créer un dialogue entre sculpture et paysage. Les images de son jardin ondepuis fait le tour du monde.

Qu’on ne se méprenne pas sur mon propos. Je ne cherche pas à décrédibiliser   un art « officiel » qui occupe nos centres régionaux d’art contemporain mais à mettre en lumière le fait que ce travail de refondation d’une démarche libéré des carcans classiques de l’art (qui fût officiel en son temps) est très intéressant lorsqu’elle interroge les matériaux traditionnels d’expression des artistes. Cela suppose un rapport décomplexé avec la matière que la formation à certainement favorisé en Angleterre dans les années 70 à 90. Au point de faire tomber la cloison étanche entre centres de diffusion institutionnels et galeries commerciales.


'Seedlings' de Matthew Durran (verre soufflé et acier peint) dans le jardin d’Hanna Peschar

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