Quand je suis arrivé à l’atelier hier, je suis tombé sous le charme d’une demoiselle de papier. Delphine, avec qui je partage l’atelier et travail depuis de longues années c’est mis en tête
de faire des bustes, comme une pause dans sa production, une parenthèse « pour voir ». Le matériau qu’elle utilise c’est aussi le papier. Mais pas comme moi. Elle, elle l’aime broyer et
en pâte. Le résultat est une absence totale de reflets et de brillance qui donne cette extrême douceur du clair/obscur qui circule sur ce visage à la Delatour. J’ai été saisi par l’adéquation
entre ce visage au regard clair, limpide et cette lumière qui se dépose sur la peau de la sculpture comme une caresse. La sculpture, en dehors du toucher, ce qui n’est pas rien, existe grâce à
la lumière, au clair /obscure. En soit c’est déjà un sujet de travail pour la sculpture. J’y suis de plus en plus sensible. Ici, la lumière à un
poids et une couleur : celle de la peau. Le poids de la peau en somme !
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